La page blanche est « impossible » car l’être humain a toujours des idées

Le concept de la page blanche est une chose étrange. Cette idée qui parle du manque d’idées. Je pense qu’on a toujours des pensées qui nous traversent l’esprit. Toutes les secondes.

Mais il peut arriver qu’on se bloque devant nos propres idées, qu’on ne trouve pas la manière d’assembler celles qu’on a déjà où bien qu’on ignore les zones à défricher en nous, les endroits où l’on peut dire des choses.

Quand on écrit, on parle d’inspiration, comme lors d’une respiration. L’air n’est pas vide, il est rempli d’oxygène. Quelque chose, venant de l’extérieur, nous traverse, avant de repartir sous une autre forme. Parfois, on le maitrise, parfois non.

Quand on respire, on n’y pense pas. C’est une chose naturelle et automatique. L’air rentre en nous, gorge d’oxygène notre sang, celui-ci irrigue nos organes, puis le CO2 sort finalement de notre corps, tout cela sans que nous nous en rendions compte.

Notre esprit est sans cesse habité par des pensées et des questionnements. Notre page est blanche, pas parce qu’il n’y a rien à y mettre mais parce que nous tenons absolument à ce que cela ressemble à quelque chose que nous imaginions en amont.

Car si on se place face à une page blanche, ça veut dire qu’on voulait écrire quelque chose, ou alors que quelqu’un voulait nous forcer à écrire quelque chose (dixit les exercices à l’école). Donc si on n’a pas d’inspiration, à quoi ça sert d’écrire? A être célèbre ou à gagner de l’argent? Une grande partie des auteurs ne sont reconnus qu’après leur mort. Non, si le but est pécunier, mieux vaut écrire un business plan, cela sera plus rentable.

A force de vouloir tout de suite structurer, mettre le tuteur à une plante qui n’existe pas encore, on brise la vie dans l’œuf. Parfois, il faut accepter qu’une idée, si humble et ridicule soit-elle, puisse exister, sans forcément attendre d’elle qu’elle soit utile et apprendre à l’apprécier et à la regarder vivre.