La séduction poussée jusqu’à l’artificiel
Tout le monde aime paraître plus beau et plus intéressant qu’il ne l’est. C’est en tout cas une idée très répandue. Mais le jour où le maquillage se fend, on devient très décevant. Ce moment où la fleur se fane, ou une femme de quarante ou cinquante ans commence à se rendre compte que les hommes la regardent moins, et où elle voit la concurrence acharnée des minettes de 20 ans. C’est la même chose lorsque les hommes grossissent et perdent leurs cheveux.
Plaire aux autres est une composante importante de notre mode de vie. Jusqu’à en faire trop, parfois. « Sois-toi même » est l’un des conseilles les plus angoissants qu’il m’ait été donné d’entendre. Si on m’a donné ce conseil, ça voulait dire qu’à ce moment là, la personne a considéré que je n’étais pas moi même, alors qu’il y avait peut-être une raison bien personnelle à faire ce que j’ai fait à ce moment-là. Comme si l’identité était une chose unique, qui ne changeait jamais. Ce n’est pas vrai.
Et je trouve qu’il est extrêmement difficile, voire impossible, d’être ce que nous sommes naturellement, d’être celui que nous sommes sans réfléchir, de manière spontanée. Car si on ne se comporte pas de manière « naturelle » (à vrai dire, je n’ai jamais vraiment compris ce mot, d’ailleurs, étant donné que l’être humain est l’animal le moins « naturel » qui puisse exister), c’est qu’il y a bien une raison, et de taille: c’est qu’on ne se plait pas, et encore plus dans le cadre de la séduction.
Alors on s’habille, on se coiffe, on met du parfum, on cherche à se cultiver, à correspondre à un groupe, et bien souvent, notre vrai groupe d’appartenance (si nous en avons vraiment un) n’est pas celui auquel nous nous efforçons d’appartenir. Car si il y a effort, cela veut dire que ce n’est pas naturel pour nous de faire cette démarche.
Cependant, peut-être au fond, sommes-nous dotés d’une beauté différente de celle à qui l’on tient? Une beauté qui ne demande qu’à apparaitre en plein jour et qui a moins besoin d’artifices.
