Procrastination ou humilité ?
Faut-il combattre l’apathie coûte que coûte, afin d’éviter de sombrer dans la fainéantise, ou bien le report quasi systématique de choses à faire est-il le signe d’un rejet inconscient de notre part concernant le but qu’on est censé atteindre?
La vie dans notre société moderne est beaucoup ponctuée d’échéances diverses (factures, obligations familiales, scolaires et professionnelles etc.) qui sont souvent plus fastidieuses qu’intéressantes. Il est donc normal de vouloir réserver notre temps journalier pour des activités plus attractives.
A force de remettre à demain les actions, elles finissent par s’accumuler dans notre esprit et la force de les remplir diminue drastiquement. Cela devient une montagne (comme celle des vêtements dans la salle de bain) et sa seule vue nous enlève toute force.
Se taper sur les doigts pour accomplir plus diligemment les tâches ne fait qu’augmenter notre frustration. Il est aussi possible de réduire l’ambition initiale, et de trouver un moyen d’accomplir plus facilement la tâche. C’est une manière plus pacifique, disons.
Mais toutes ces solutions ont comme point commun de vouloir à tout prix atteindre l’objectif qu’on s’était donné, quitte à y dépenser beaucoup d’énergie. Sera-t-on vraiment plus heureux une fois qu’on aura procédé à cette dépense d’énergie gigantesque et frustrante? Ne peut-on pas simplement lâcher prise et voir ce qu’il va se passer?
J’en conviens, nous ne pouvons pas placer toutes les obligations dans cette catégorie. Cependant, beaucoup de devoirs que nous nous mettons souvent comme charge (sans forcément que cela ne soit nécessaire), pourraient y rentrer.
Je trouve que l’une des choses les plus dures à faire est de reconnaitre notre incapacité à accomplir une tâche, à demander de l’aide (surtout en considérant les moyens de plus en plus complets dont nous disposons aujourd’hui), voir même retirer de nos épaules des responsabilités que nous ne parvenons pas à assurer. Il s’agirait donc de parvenir à discerner les priorités (pour nous comme pour les autres) du superflu, et les moyens les plus simples de les remplir.
Je vais conclure sur une évidence, voire une banalité: Parfois, dans la vie, ça ne veut pas, et dans ce cas là, il vaut mieux préserver ses forces que de s’obstiner dans l’erreur. Cela peut arriver lorsqu’on veut à tout prix rencontrer l’amour ou trouver un travail. Quelque chose d’autre nous est destiné, mais plus tard, et différemment.