Cet enfant est « difficile »

J’ai horreur de cette phrase. Peut-être parce que je l’ai moi-même entendu à de nombreuses reprises dans mon parcours scolaire? Je comprends qu’elle puisse être courante dans notre vocabulaire, et notamment dans l’enseignement scolaire, parce que nous nous trouvons dépassés, et qu’effectivement, cet enfant semble assimiler moins vite que les autres (ou bien différemment) les notions que nous jugeons essentielles (d’ailleurs, est-ce le cas, selon cet enfant?), et qui se comporte différemment des autres, ce qui perturbe le cours.

Cependant, je trouve qu’être « difficile » est une qualité. Dans notre société moderne, il y a tellement de possibilités, de propositions dans tous les sens, qu’on a besoin de trier, et donc d’être « difficile ». Si on ne choisit pas, on remplirait notre vie avec tout et n’importe quoi. C’est d’ailleurs le cas de bon nombre de personnes (moi y compris). Cela conduit à la question: comment savoir ce qui est le meilleur, dans notre vie, à la fois pour nous et pour les autres? Et sommes-nous capable de l’exprimer de manière autonome? Mais c’est un autre sujet.

Si quelqu’un est jugé « difficile » (c’est d’ailleurs l’avis, et l’aveu d’une personne, extérieure à lui, qui se sent dépassée), c’est souvent parce qu’un évènement passé a déjà montré à cette personne « difficile » que ce que nous essayons de lui donner, ou la manière dont nous tentons de l’aider, ne lui convient pas, et donc il est en train de dire non.

Ce concept pourrait aller jusqu’au harcèlement, mais je pense vraiment que la plupart des enseignants a comme intention d’aider les élèves. Souvent, le problème réside dans la connaissance de cet élève. Sur des classes de 30 enfants, il est difficile de prendre du temps pour chacun. Et si on ne le prends pas, on risque de créer des traumatismes, encore une fois sans s’en apercevoir ou le vouloir.

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