Comme l’agriculture, le système scolaire est en crise

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À l’occasion de la rentrée, un sondage réalisé auprès des enseignants français (publié le 29 août sur France Inter) a révélé que 80 % d’entre eux ne conseilleraient pas ce métier à un jeune en quête d’orientation.

On pourrait, à première vue, trouver cela surprenant pour ce qui est souvent qualifié de « plus beau métier du monde ». Cependant, les multiples pressions subies par les acteurs du système éducatif montrent bien qu’un profond changement est nécessaire, notamment en ce qui concerne les croyances autour de l’éducation, du respect et de l’écoute.

Les parents eux-mêmes renforcent un système de récompenses et de punitions qu’ils ont eux aussi connu (souvent avec amertume, d’ailleurs), perpétuant la domination des adultes sur les enfants.

L’un des objectifs de ce système de récompense et de punition est la productivité, une notion que nous devrions repenser, quand on voit, par exemple, la rareté de l’attention des élèves. Tout comme nous observons le déclin des ressources naturelles, nous devons également respecter les ressources sociales et naturelles des enfants, ainsi que leur propre rythme d’apprentissage.

Nous utilisons des outils artificiels, à grande échelle, pour orienter les comportements dans des directions que nous estimons « nécessaires », sans prêter attention aux besoins du vivant, sans permettre aux individus d’être responsables de leur apprentissage.

Par outils, je veux parler entre autre de la punition, et de tout autre technique de coercition, parfois très subtile. Si ces choses sont nécessaires pour se faire respecter ou obéir, alors ce que l’on propose mérite d’être réévalué.

Et lorsque je dis « nous », il s’agit de la société dans son ensemble, car les responsables de cette crise ne sont pas uniquement les créateurs des programmes pédagogiques ou les enseignants : ce sont également les parents, les enfants, et plus globalement tous les adultes.

Par nos actes et nos paroles, nous avons tous une responsabilité dans la manière dont la compréhension de l’apprentissage évolue dans la société.

Tant que le schéma actuel de souffrance perdurera, les tensions continueront en classe et devant les écoles. Plutôt que d’utiliser cette énergie pour apprendre, nous sommes coincés dans des luttes de pouvoir.

Il est peut-être temps d’accepter que les raisons de certains apprentissages nous échappent encore, tout comme l’utilité de certaines « mauvaises herbes ».

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