Éveiller l’intelligence par la remise en question des règles linguistiques
Ce matin, je regardais une fois de plus un extrait du sketch « Les jeunes en 2022 » de Michel Charette, souvent partagé sur les réseaux sociaux. On y voit un professeur de français crier sur ses élèves et les traiter d’idiots. Sous la vidéo, un commentaire disait : « La vérité est parfois violente à entendre, mais si ça peut les réveiller… ». Ce commentaire m’a donné envie de réagir.
Contrairement à ce que montre le professeur dans cette vidéo (je rappelle que c’est une fiction), on ne démontre pas son intelligence en sachant seulement accorder un mot au pluriel. Cela relève de la connaissance, certes nécessaire pour prendre des décisions éclairées (ce que l’on pourrait appeler de l’intelligence), mais ce n’est pas tout. Il est aussi crucial de comprendre pourquoi nous appliquons ces connaissances.
Pendant longtemps, l’apprentissage était perçu comme une corvée, une tâche ennuyeuse consistant souvent à mémoriser des informations sans les comprendre. Heureusement, cette vision change peu à peu. Il est en effet frustrant d’apprendre par cœur des règles arbitraires sans en saisir le sens, et cela n’a rien à voir avec de l’intelligence.
Par exemple, dans la vidéo, un élève demande pourquoi on dit « une chaise » et non « un chaise ». Le professeur ne lui répond pas, préférant le rabaisser. Cette scène illustre bien le refus de certaines personnes d’expliquer les raisons derrière certaines règles, préférant se fier à l’autorité.
En anglais, cette question ne se pose pas, car les noms communs n’ont pas de genre. La langue anglaise est plus analytique et contextuelle, ce qui facilite certains aspects de l’apprentissage. En revanche, le français, avec ses multiples origines linguistiques et historiques, possède des règles plus complexes et souvent peu expliquées.
Le problème réside dans le fait que beaucoup de règles en français semblent arbitraires, comme le choix du genre des mots. Par exemple, « chaise » est féminin, mais il n’existe pas de raison claire et universellement acceptée pour cela. On peut conjecturer des raisons historiques ou linguistiques, comme des liens avec le latin, mais ces explications demandent une connaissance approfondie, souvent absente dans l’enseignement de base.
Il est regrettable que ces explications soient souvent survolées ou ignorées dans les programmes scolaires, ce qui rend l’apprentissage superficiel et moins intéressant pour les élèves. Heureusement, il semble que de plus en plus de jeunes cherchent à comprendre le « pourquoi » derrière ce qu’ils apprennent, ce qui est un signe d’intelligence.
Cela contraste avec une génération qui a souvent appris par cœur des règles sans les questionner. Ce décalage peut provoquer des réactions comme celle du professeur dans le sketch, qui s’énerve face aux questions des élèves. Pourtant, le questionnement est une preuve d’esprit critique et de réflexion, qualités essentielles pour une véritable intelligence.
En conclusion, je pense que c’est un signe d’intelligence pour les élèves de questionner les règles qu’ils ne comprennent pas et ne veulent pas appliquer sans les saisir. Cette démarche critique devrait être encouragée dans le système éducatif, car elle mène à une compréhension plus profonde et plus significative des connaissances.