« J’essaye le monde professionnel »

|

« Fais-le ou ne le fais pas, mais il n’y a pas d’essai. »
Voilà ce que dirait Yoda face à ce genre de propos. Pourtant, dans la réalité, la notion d’ « essayer » mérite d’être mieux comprise et acceptée.

Quand j’explique à des personnes ayant un emploi « à temps complet » que je teste plusieurs projets pour gagner ma vie – comme ce blog, par exemple – je me sens parfois mal à l’aise.
(Chez tout le monde ?) il y a ce besoin d’être financièrement indépendant et de le devenir par son propre travail.

Mais dans notre société, trouver un emploi est souvent vu comme une nécessité absolue. Peu de place pour la réflexion ou le tâtonnement : l’important est de pouvoir faire le job. Point. Montrer des doutes, des « faiblesses », ou même juste « essayer » peut être mal perçu dès le départ par un employeur.

Essayer, est-ce un luxe ?

Avoir un emploi et des responsabilités, c’est un immense pas en avant par rapport au monde de l’enfance, où les échecs sont souvent sans conséquence. Mais, paradoxalement, ce pas est franchi sans préparation progressive. Contrairement aux jeux vidéo ou aux systèmes scolaires, où l’on progresse par niveaux, le monde professionnel ne propose pas toujours cette montée en complexité graduelle.

Résultat ? Beaucoup se retrouvent enfermés dans des emplois qu’ils n’aiment pas, sans oser partir. Ces personnes, souvent bloquées par la peur ou le conformisme, passent à côté de ce que « essayer » aurait pu leur apporter.

Mon expérience : un concours et un burn-out

Il y a plusieurs années, j’ai passé le concours pour être professeur des écoles. Après deux tentatives, j’ai décroché mon poste, mais au bout de six mois de stage, j’étais en burn-out. Une personne m’a alors demandé : « Pourquoi tu n’es pas allé jusqu’au bout ? »

« Jusqu’au bout de l’enfer ? » aurais-je voulu répondre. Pour cette personne, je n’en avais pas fait assez. Mais, pour moi, j’avais déjà trop donné. J’ai appris une leçon importante : parfois, savoir arrêter est une victoire en soi.

Assumer l’essai

Quand je dis à quelqu’un que « j’essaie », cela peut grincer des dents, surtout face à une personne qui travaille depuis 20 ans pour nourrir sa famille. Mais je crois qu’il est essentiel d’assumer son droit à explorer, à échouer, et à changer si cela ne convient pas.

Rédiger cet article est un pas vers cette affirmation : on a le droit de prendre son temps. On a le droit de tester. On a le droit de ne pas y arriver.

Et vous, qu’avez-vous osé essayer récemment ?

Et aussi ..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *