La compétition : simple narcissisme ou véritable dépassement de soi ?

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Crédit image: Pexels – Yan Krukov – 9072301

Il n’y a pas longtemps, je discutais avec une amie à propos de la compétition dans les jeux vidéo et le sport. Cette amie, qui travaille dans le social, m’a confié qu’elle n’aimait pas particulièrement gagner lorsqu’elle jouait. Pour elle, cela n’avait pas d’importance. En parlant de ceux qui recherchent la victoire, comme sa fille au Monopoly, elle a dit une phrase qui m’a marqué : « c’est pour alimenter leur narcissisme ».

Cette remarque m’a interpellé. Est-ce que chercher à gagner est forcément une manifestation de narcissisme ? Et si oui, est-ce toujours négatif ?

La compétition comme moteur d’évolution

Je pratique le badminton depuis peu, et ce que je vois sur les visages des joueurs, c’est une détermination à donner le meilleur d’eux-mêmes. Gagner n’est pas une fin en soi, mais une validation des efforts fournis pour s’améliorer.

Moi-même, en jouant à StarCraft 2, un jeu de stratégie sur ordinateur en temps réel, j’éprouve une grande satisfaction à monter en classement, et passer des rangs (Or, Platine, Diamant…). Chaque progression est une petite célébration, comme terminer un marathon ou réussir un examen. A mes yeux, cela représente bien plus qu’un simple résultat : c’est la preuve que je suis capable de progresser et de me dépasser.

Dans cette perspective, la compétition ne nourrit pas seulement un amour de soi superficiel. Elle est une quête d’amélioration personnelle, où chaque victoire témoigne d’un chemin parcouru et d’une transformation intérieure.

Le lien avec des démarches non compétitives

Cette recherche de dépassement semble très différente du travail dans le social, où l’objectif est d’aider l’autre plutôt que de se concentrer sur soi-même. Pourtant, il existe un point commun : dans les deux cas, l’humilité est essentielle.

Un joueur compétitif doit accepter la défaite, reconnaître ses erreurs et apprendre de ses échecs pour progresser. De la même manière, aider quelqu’un exige de mettre de côté son ego pour se concentrer sur les besoins de l’autre, comme on prend soin d’une plante qui pousse lentement. Dans les deux cas, il faut écouter, apprendre et être patient.

Le narcissisme, bon ou mauvais ?

Cela m’amène à réfléchir à ce qu’est vraiment le narcissisme. Si nourrir son narcissisme signifie s’aimer soi-même et célébrer chaque étape de son évolution, alors ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Ce « bon narcissisme » est une forme d’amour propre sain, qui nous pousse à accepter nos faiblesses tout en cherchant à les surmonter.

En revanche, le « mauvais narcissisme », c’est aimer une version figée, idéalisée ou superficielle de soi-même. C’est rechercher l’approbation des autres sans jamais se remettre en question, comme si cela pouvait combler un vide intérieur. Cette forme de narcissisme devient un piège : elle nous éloigne de l’évolution et nous enferme dans une image illusoire.

Conclusion

Chercher à gagner, à progresser ou à se dépasser n’est pas simplement une manière de nourrir son narcissisme. C’est avant tout une démarche de transformation personnelle, un moyen de devenir une meilleure version de soi-même. Le narcissisme, lorsqu’il est bien orienté, peut être une force, celle d’accepter ses imperfections tout en avançant avec humilité.

Ainsi, peut-être que le vrai défi est d’apprendre à aimer non pas une image figée de nous-mêmes, mais cette capacité à évoluer, à grandir et à révéler, chaque jour un peu plus, cette beauté cachée en chacun de nous.

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