La compréhension et la compassion sont nécessaires pour faire changer nos habitudes
Le capitalisme, ce mode de fonctionnement économique qui régit la plupart de nos sociétés occidentales, souffre de critiques depuis sa création. À juste titre, étant donné les multiples injustices profondes qu’il a créées dans toutes les couches de la société, de l’éducation à la santé, en passant par la propriété individuelle, la guerre pour les ressources, le climat et l’accès à un emploi (cette liste est loin d’être exhaustive).
Cependant, pour comprendre un phénomène et agir dessus plus efficacement, il est nécessaire d’étudier les raisons qui sous-tendent le comportement d’un individu ou d’un groupe. Dans cet article, j’aimerais me pencher plus en détail sur le sentiment de sécurité que procure la consommation.
Prenons l’exemple d’une famille qui achète toutes les semaines le même ensemble d’articles au même prix. Si le prix de ce panier augmente, et que certains articles ne peuvent pas être achetés, la famille en question va estimer qu’elle perd en confort et en richesse. Si les enfants n’ont plus la même quantité de cadeaux chaque année, si monsieur ou madame n’a pas son verre en terrasse le vendredi soir ou bien si on part en vacances dans un endroit moins luxueux, cela se remarque tout de suite, et ça questionne sur la santé financière de la famille.
Ces habitudes de consommation s’ancrent en chacun de nous pendant des années, et bien qu’on puisse, de l’extérieur, critiquer les goûts d’autres personnes, ces routines apportent du plaisir et du bonheur, et servent, pour beaucoup de personnes, de moment de ressourcement après une journée ou une année difficile. Personne ne trouve du réconfort de la même manière. Et même, malgré toutes les critiques que le fast-food subit, on peut même passer du bon temps en famille chez Macdonald!
Et des changements peuvent donc induire des craintes concernant l’avenir. L’argent (et donc les biens qu’il permet d’acquérir) est ainsi très important aux yeux des gens, du moins en occident. Le capitalisme et les moyens techniques qui l’ont accompagné depuis le dix-neuvième siècle nous ont permis d’atteindre une prospérité inédite.
Bien entendu, lorsqu’on entend parler de décroissance brutale, notamment dans les propos de Jean-Marc Jancovici, cela peut faire peur, et c’est naturel.
Moi le premier, je suis un grand amateur de nouvelles technologies et j’espère que le progrès humain matériel ne sera jamais interrompu et que nous trouverons des moyens de production, de déplacement et de production d’énergie plus écologique.
Mais en attendant, nous avons quand même besoin de réduire certains excès pas aussi nécessaires que nous le pensions, et des habitudes de consommation aussi enracinées en nous ne pourront pas être changées rapidement et facilement, car ce serait ignorer à quel point nous y sommes attachés. Si nous ne faisons pas preuve de compassion envers nous individuellement et collectivement, nous n’arriverons pas à changer.