La curiosité modificatrice : ce qui nous sépare de l’animal

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Les chats observent le monde de leurs grands yeux, souvent par nécessité, pour surveiller un danger potentiel. Mais parfois, ils fixent leur environnement comme s’ils regardaient la télévision, absorbés par leur sujet d’étude. Ils aiment aussi se tenir près de leur humain favori et observer ses faits et gestes. De la même manière, certaines chèvres, vaches ou chevaux s’approchent des clôtures pour observer les promeneurs. Souvent, c’est dans l’espoir de recevoir de la nourriture, mais pas toujours.

Ce comportement curieux existe dans le règne animal, mais il s’arrête généralement à l’observation. Les jeunes animaux peuvent retourner une pierre du bout de la patte par jeu ou par découverte, mais les adultes cessent de le faire une fois qu’ils en connaissent la nature. Chez l’humain, cette impulsion ne disparaît pas. Un enfant ne se contente pas de retourner une pierre : il l’examine sous toutes les coutures, la soulève, la pèse, la frappe contre une autre, parfois jusqu’à vouloir en faire quelque chose de nouveau. Ce geste anodin, répété à l’infini, est à l’origine des premières inventions, de l’outil à la machine, du feu aux villes modernes.

Notre curiosité ne se limite pas à la découverte ; elle est transformatrice. Elle ne s’arrête pas à l’envie de comprendre, mais pousse à modifier, à adapter, à créer quelque chose de nouveau à partir de l’existant.

Certains diront que nous avons simplement les outils pour cela : nos mains, nos pouces opposables. Mais avoir les moyens n’implique pas nécessairement l’envie de s’en servir. Si l’on suit la théorie de l’évolution, nous avons partagé la même origine que les autres espèces, mais celles-ci n’ont pas suivi cette même voie de transformation du monde. Pour les animaux, la nature suffit telle qu’elle est : ils s’y adaptent sans chercher à la remodeler en permanence. L’humain, lui, modifie sans cesse son environnement pour l’adapter à ses besoins et ses idées.

Ce n’est pas une supériorité, mais une différence fondamentale. Prendre conscience de cette distinction, c’est aussi mieux comprendre notre place dans le monde et la responsabilité qui l’accompagne.

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