La solitude est-elle si triste?
Pour certaines personnes, la solitude est une chose triste, car, à leurs yeux, elle symbolise l’échec d’avoir trouvé quelqu’un pour être accompagné. C’est le manque d’amour incarné. Pour elles, on est seul parce que personne ne veut de nous.
Ces personnes ne parviennent pas à concevoir qu’être seul puisse être un choix, car on n’a trouvé personne qui nous plaise vraiment. D’ailleurs, pourquoi s’infliger la présence d’une personne, même si celle-ci est gentille? À quoi cela sert-il de partager une vie si on ne parvient pas à la savourer par nous-mêmes?
Les expressions « on sort ensemble » et « je ne veux pas être seul pour le Nouvel An » montrent qu’on a besoin de compagnie (dans certaines circonstances, j’entends), comme lorsqu’on allume la télé pour avoir l’impression qu’il y a quelqu’un dans la pièce avec nous. Combien de couples se disputent constamment, car en réalité, ils ne supportent pas d’être ensemble, mais ils ne supportent pas non plus de faire une chose seuls et ont besoin de quelqu’un avec eux?
Mais ce « quelqu’un » est vraiment dépersonnifié. Toute personne qui ne parle pas trop et qui fait preuve d’un minimum de gentillesse peut remplir ce rôle. En fait, c’est surtout une question de compétence, et non de personne.
Donc quelque part, nous pourrions remplir ce rôle pour nous même, et être la présence dont nous avons besoin individuellement. Devenir capable d’écouter la part d’enfant en nous qui a peur du noir et rassurer celle qui n’a jamais été habituée à dire non à certaines de ses propres émotions.
Et nous pourrions nous poser la même chose concernant l’amitié.
