Aimer le monde comme il est, est-ce vraiment une utopie?
Voir des défauts, même chez les personnes qui nous aident, et que l’on considère comme des exemples, peut devenir une torture. On voit toutes les limitations chez ceux qui nous entourent, comme dans nos propres actions.
Ce n’est pas facile de se contenter de ce que l’on a quand on cherche à s’améliorer. Je crois que c’est la différence entre l’amour et l’ambition. Le premier s’adresse au présent, à l’instant, tandis que le deuxième vise l’avenir, et aide à définir les routes que nous voulons emprunter pour parvenir à notre objectif.
Si on les confond, cela engendre de l’insatisfaction, et donc de la douleur. Comme si durant un magnifique voyage, on attendait constamment la visite du jour suivant, sans profiter de l’expérience que nous traversions dans l’immédiat.
Aujourd’hui, j’ai visité plusieurs magasins qui vendent des articles pour la maison. Je cherchais des cadeaux, j’étais donc un peu hâtif, sans vraiment regarder autour de moi l’ambiance agréable qu’avaient créée les employés de ces magasins. C’était un vrai effort pour moi de ralentir, de respirer et de prendre le temps de « vivre » ma visite dans ces magasins. Mais au moins une chose était encourageante: j’avais pris conscience de ma hâte.
Je crois qu’aimer le monde comme il est ne signifie pas qu’on lui souhaite de ne pas évoluer. Les sciences vont progresser, les humains vont trouver de meilleures manières de vivre, ou bien des manières différentes. Mais les choses, comme elles sont à l’état actuel, sont une étape satisfaisante. En tout cas, nous pouvons apprendre à nous en satisfaire. Rien n’est satisfaisant par essence. La satisfaction est la réponse juste que nous trouvons à proposer à notre faim perpétuelle.
Mais on pourrait aussi se dire que l’être humain, perpétuellement insatisfait, a besoin de construire des choses et de modifier son environnement.