Regarder les choses avec plus d’intensité, c’est joli mais c’est fatiguant

J’ai toujours eu l’impression de considérer les choses avec plus de profondeur et de dimensions que les autres êtres humains. Certains diront que c’est présomptueux, moi je trouve que c’est aussi un fardeau. C’est à la fois beau, stimulant et fatigant, et parfois c’est angoissant. Tout est plus intense. C’est comme être perdu dans une constellation de lumières, une myriade de possibles. 

Quand je visualise ce qui me relie avec le reste de l’univers, c’est difficile d’agir en sachant que je risque d’écraser une fourmi ou que je risque de faire de la peine à quelqu’un. Et puis, progressivement, j’ai réalisé que si je n’agissais pas, le premier à qui cela ferait de la peine, c’est moi. Qu’un jour, le temps qu’il me reste s’évanouirait dans la nuit et qu’il ne me resterait plus rien, et je me demanderais alors si j’en ai profité.

Quand on voit plus de choses, on a plus de mal à se concentrer sur une tâche à la fois, parce que tout accapare notre attention. Certains animaux possèdent plus de cellules dans les yeux pour discerner la couleur. C’est comme regarder la réalité avec la définition d’une télé 4k. Ce n’est plus une image, on est carrément aspiré par l’océan de détails qui se développe autour de nous.

Cependant, il y a bien une différence entre le fait de percevoir, et celui de maintenir l’attention en direction d’une chose.

Je me suis souvent demandé si d’autres personnes ressentaient la même chose que moi. C’est l’une des raisons pour lesquelles je partage mes pensées sur ce blog. En espérant que cela aide au moins une personne. 

Il y a des choses que j’aurais aimé entendre quand j’étais petit. « Ce n’est pas grave si tu fais les choses plus lentement que les autres, ce n’est pas grave si tu te trompes. Tu as le temps d’apprendre. Rien ne presse. »

J’ai tendance à me mettre la pression pour satisfaire de grandes ambitions. Car quand on regarde la réalité avec une définition 4K, on en veut toujours plus, on aimerait que les autres voient ce qu’on voit. On aimerait que les jolies formes de l’écran deviennent l’horizon qui s’étale au loin. Que l’imaginaire prenne vie, que le désir s’incarne.

Mais je pense qu’écrire ces lignes, c’est déjà s’exprimer, et c’est en soi une victoire, pour savoir un peu plus ce que je veux, définir ce qui me semble être le plus important. C’est avancer vers une nouvelle réalité qui a un peu plus de sens que la précédente.

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