Plaisir ou travail d’abord?
Et si on prenait autrement le principe du « je travaille avant et je m’amuserai ensuite »? Déjà, la vie commence par l’enfance. Seulement après viennent les responsabilités du monde adulte. Imaginons un instant un jeune qui s’amuse dans la nature et qui apprend à découvrir ce milieu, et qui finit par vouloir l’entretenir, le développer, le défendre, de son propre plein gré. Est-ce que cette envie de travailler serait arrivée s’il ne s’était pas amusé auparavant dans cet espace ? S’il n’avait pas aimé la nature, les animaux, l’odeur des plantes?
Et c’est la même chose dans tous les domaines de la vie. Combien d’informaticiens le sont devenus parce qu’ils adoraient les jeux vidéos et ont eu envie de voir comment cela fonctionnait à l’intérieur ? Et les mécaniciens ou les ingénieurs qui, adolescents, aimaient démonter leur mobylette et l’améliorer ? Maintenant, est-ce qu’une personne qui passe une enfance frustrante deviendra un adulte capable d’écouter et d’aimer? J’en doute, car il ne pourra donner ce qu’il n’a pas reçu.
Imaginons un espace comme il en existe pendant les réunions de famille, ou bien dans un cadre plus large où des enfants sont invités mais on leur réserve une zone pour jouer non loin de la surveillance des adultes. Les enfants vont avoir envie de jouer, mais parfois, il se pourrait qu’ils s’intéressent aux conversation des adultes, et viennent écouter, avant de repartir jouer avec leurs copains. Et si ce mouvement était similaire à celui d’un adolescent ou d’un jeune homme découvrant à son rythme le monde professionnel?
Maintenant imaginons une situation similaire, mais cette fois, où les adultes forceraient les enfants à écouter leurs conversations et à y participer, sinon ils les puniraient et leur interdiraient de jouer. L’enfant n’aurait alors plus la possibilité de se déplacer de la zone « sérieuse » à la zone « jeu » comme il le souhaiterait, car on l’aura obligé à rester dans la première zone. Eh bien c’est à mon sens ce qui se passe avec l’obligation d’avoir un salaire : on ne peut pas s’en libérer à moins de faire énormément de sacrifices (et au passage d’être mal vu par la partie de la société qui se sent obligée de travailler et qui donc l’impose aux autres) ou bien d’avoir déjà des revenus confortables.
Difficile dans ce cas de se détendre et d’aborder la vie avec confiance. On peut mettre le travail en priorité dans la vie, mais est-ce que l’énergie qu’on y engagera sera vraiment similaire ? Les ouvriers qui travaillent à la chaîne éprouvent-ils du plaisir ? Je parierais que non.
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