Produire, mais pourquoi?

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Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation d’abondance, avec une sensation de profonde insatisfaction ?

J’ai été, et je suis toujours un peu amateur de jeu vidéos. Il y a un moment dans les RPG ou les jeux de gestion où l’on a construit une immense ville très prospère, ou alors notre personnage est au niveau maximum et on a trouvé les meilleurs objets du jeu, on a remplit toutes les quêtes, notre coffre est plein… et on s’ennuie. Je crois qu’aujourd’hui, dans la plupart des pays occidentaux, cette situation a été atteinte. Bien qu’il y ait toujours de l’injustice partout, et qu’elle s’accroît, une partie de la société a atteint un confort qui ne lui apporte plus d’avantages supplémentaires. Alors peu à peu, tous ces produits et services perdent du sens.

La plupart des ménages en France dispose d’une machine à laver, d’une voiture, d’une télévision, d’une connexion à internet, d’un smartphone. Aujourd’hui, les entreprises cherchent d’avantage à créer de nouveaux désirs qu’à identifier les véritables besoins des gens. Car l’humanité est toujours dans l’affliction. La guerre, la maladie, la pauvreté, la violence, le vol, l’esclavagisme (sous de nouvelles formes), sont toujours présents.

D’où cette question : Pourquoi produire, au final ?

Il semble que l’homme par nature aime créer. Tous les enfants (du moins une grande partie) adorent peindre, dessiner, faire des maquettes, des cabanes, de la poterie, ou tout autre forme d’artisanat. Et lorsque nous grandissons, nous apprenons un métier, ou développons un secteur professionnel qui n’existe pas encore, une niche technologique, que sais-je ? En tout cas, nous ressentons l’envie de contribuer, d’être utile. Qu’est-ce qui nous pousse dans cette voie ? Est-ce la beauté d’une œuvre qui nous plait ? Est-ce son utilité ? Est-ce les méthodes que nous avons appris à développer pour y parvenir qui nous satisfont ? Peut-être que d’avoir apprivoisé un matériaux insolite, ou même d’en avoir crée un nouveau est un processus par lequel nous nous sommes épanouis ? Bref, ce qui est sûr, c’est qu’une force nous pousse naturellement à donner forme à des idées, projets, objets, œuvres d’art, recettes…

Depuis la révolution industrielle au 19e siècle, l’évolution du monde a fortement accéléré, et les hommes ont été dotés de moyens de production et d’organisation qu’ils n’auraient jamais imaginé auparavant. Résultat : jamais la création humaine n’a été aussi importante. Dans tous les domaines, la production des hommes est supérieure aux siècles passés (littérature, musique, cinéma, jeux, vêtements, industrie, supports de communication, immobilier, brevets scientifiques…). Nous nous sommes donc pourvus de moyens, mais sommes nous pourvus d’un but ? Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que mon intention n’est nullement de restreindre l’initiative individuelle ou de vouloir contrôler la création d’autrui. Cet article est le partage d’une compréhension du monde et le fruit d’une réflexion. Libre à ceux qui le liront de s’en inspirer ou pas dans leur cheminement personnel et collectif.

Et ce dernier mot nous offre une transition pour cet article. En effet, le monde d’aujourd’hui pourrait paraître chaotique ou déséquilibré. C’est l’une des conclusion à laquelle on pourrait souvent arriver en suivant l’actualité ou les discussions qui abordent ces sujets. L’homme (du moins une partie) s’est émancipé des doctrines anciennes et rigides pour saisir ces nouvelles opportunités de création. Seulement, si nous considérons l’humanité comme un ensemble interconnecté (commerce, internet, immigration, tourisme, projets internationaux, institutions financières…), l’image qui pourrait venir à l’esprit est celle d’un organisme vivant qui progresse et évolue. La crise financière de 2008 nous a montré à quel point c’était le cas. Or, lorsqu’on regarde de près la microbiologie (étude du vivant à une échelle microscopique) ou les systèmes de biosphère (la cohabitation de la faune et de la flore dans un milieu donné), ces ensemble sont constitués d’entités dont les rapports sont basés sur la réciprocité. Cela signifie que par leurs talents et capacités latentes, qui sont souvent très différents, ils se complètent et se renforcent mutuellement. C’est par exemple le cas des espèces animales dont les déjections et la décomposition du corps permet d’alimenter le sol, les espèces microscopiques, et ainsi de renouveler la nourriture pour les mêmes espèces animales.

Où est-ce que je veux en venir ? Si vous lisez cet article, cela signifie que vous êtes doté d’entendement, et donc de la capacité à identifier ces signes et ces besoins d’interdépendance dans la société. Donc libre à vous, en tant qu’acteur dans ce processus, de faire en sorte que votre action trouve peu à peu une place plus cohérente dans cet ensemble global afin que votre action (en tant qu’individu, que groupe ou institution si vous en faites partie) n’ai pas seulement comme ambition d’être inoffensive pour le reste de la planète (au niveau écologique, comme au niveau humain), mais bien de renforcer l’ensemble de la société humaine. Il est vrai que cela demande une connaissance plus approfondie de l’être humain, mais on ne changera pas la société en un clic de souris, n’est-ce pas ? Et n’est-ce pas là une formidable entreprise qui pourrait enfin rassembler l’ensemble de l’espèce humaine ?

Je vous laisse méditer là dessus (et agir en votre âme et conscience) et je vous souhaite de prochains riches apprentissages !

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