Un élève doit-il tout accepter de l’enseignant ?

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L’école valorise les élèves sages, ceux qui obéissent aux consignes, respectent les règles et travaillent sans faire d’histoires. À l’inverse, ceux qui contestent ou refusent d’exécuter certaines tâches sont souvent sanctionnés. Mais cette logique éducative prépare-t-elle réellement à la vie individuelle et collective ?

L’obéissance comme norme éducative

Apprendre des règles et les suivre est nécessaire pour le bon fonctionnement d’un groupe, et plus largement, d’une société. Mais quand l’obéissance devient une fin en soi, elle empêche l’élève de développer un véritable esprit critique. Savoir dire non est pourtant essentiel : dans le monde professionnel, dans les relations sociales, et même dans la construction de soi. Or, le système scolaire habitue parfois à accepter sans discussion ce qui est imposé d’en haut, au risque de conditionner des adultes incapables de remettre en question certaines normes.

L’histoire nous rappelle que l’obéissance aveugle a parfois conduit à des désastres. Pourtant, dans certains établissements, on continue de la considérer comme une vertu première, sans toujours enseigner les nuances entre discipline et soumission.

Une incohérence dans les exigences scolaires

Au-delà de la question de l’obéissance, il y a aussi celle de la cohérence des attentes imposées aux élèves. Certaines règles sont justifiées : payer ses impôts, par exemple, permet de financer des services publics. Mais dans le cadre scolaire, pourquoi doit-on absolument mémoriser une leçon dont on ne comprend ni l’intérêt immédiat ni l’utilité future ? Pourquoi personne ne prend-il vraiment le temps d’expliquer clairement la finalité de certains apprentissages ?

L’argument le plus courant est : « Nous l’avons fait avant vous, donc vous devez le faire aussi ». Mais ce raisonnement repose sur une transmission mécanique du passé, sans prendre en compte l’évolution des savoirs et des besoins réels des nouvelles générations. Si l’école vise à préparer à l’avenir, ne devrait-elle pas encourager à questionner et comprendre plutôt qu’à obéir passivement ?

Apprendre à obéir ou à penser ?

Transmettre le savoir implique un équilibre entre l’attention aux enseignements du passé et l’adaptation aux défis du présent. Peut-être faudrait-il davantage apprendre aux élèves à discerner ce qui mérite d’être accepté et ce qu’ils peuvent remettre en question, au lieu de les conditionner à suivre sans comprendre. Car dans un monde où l’innovation et l’adaptation sont essentielles, ceux qui osent questionner et comprendre ne sont-ils pas mieux préparés que ceux qui obéissent sans réfléchir ?

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